Comment a été installé l’éclairage électrique ?
En 1802, l’Anglais Humphrey Davy eut le premier l’idée d’utiliser pour l’éclairage l’étincelle électrique qui jaillit entre deux conducteurs sortant d’une pile : il ajouta un petit bâtonnet de charbon de bois pointu à l’extrémité de chacun de ces conducteurs qu’il enferma face à face dans un globe de verre où il fit un vide grossier.
Dès la fin de l’année 1844, les Parisiens vinrent en foule contempler le premier éclairage public électrique, installé pour un soir sur la fameuse place de la Concorde : le faisceau lumineux était tel que, malgré un épais brouillard, il traversait l’immense esplanade. Il provenait d’un arc électrique jaillissant à l’air libre entre deux pointes de charbon très dur.
Quelques années plus tard, le dispositif s’est perfectionné : les baguettes de charbon avancent d’elles-mêmes au fur et à mesure de la combustion, et la lumière dure beaucoup plus longtemps. Mais elle est si intense qu’elle ne sert qu’aux divertissements : illuminations de monuments, de fêtes, effets de mise en scène sur les plateaux de théâtre.
Elle va cependant bientôt rendre de grands services, permettant d’accomplir des travaux de nuit : en 1855, à la veille de l’inauguration de la Grande Exposition, les ouvriers construisent des gradins dans la nef du palais de l’industrie à Paris ; les lampes qui se relayent, alimentées par des piles de cent éléments, marchent chacune cinq heures de suite : c’est un succès. Au matin, l’exposition est prête à accueillir l’Empereur et sa suite. Isolément, quelques ingénieurs d’avant-garde accélèrent le développement de l’installation des voies de chemin de fer et l’exploitation de certaines mines grâce à l’éclairage nocturne.
Immense progrès aussi pour les marins : dès 1860 et 1865, la lumière électrique remplace les lampes à huile de certains phares.
Cependant, ces sources lumineuses portent très loin, concentrent admirablement les rayons en un même point, mais ne diffusent pas leur clarté de façon égale comme le fait le soleil. On peut les comparer à nos phares de voitures : on est aveuglé quand on les reçoit de face, et derrière eux on ne voit rien.
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