Dire que les indiens étaient contents de voir ainsi défiler, puis s’installer ces envahisseurs pacifiques, serait oublier que, de tribu à tribu, ils se faisaient souvent la guerre pour conserver ou augmenter leurs terrains de chasse. Mais ces étrangers possédaient des richesses tentantes. Parfois, ils se faisaient simplement payer un droit de passage en nature après de grandes palabres; d’autres fois, ils se servaient eux-mêmes de façon beaucoup plus brutale. Volontaires ou non, les contacts entre les populations indiennes et les voyageurs se faisaient. Les enfants de pionniers étaient élevés à la dure; pour survivre dans des conditions hostiles, il faut apprendre à surmonter les douleurs et les privations. Mais ces enfants n’échappaient pas pour cela à ces «misères»que sont les maladies infantiles. La varicelle, entre autres, est une maladie somme toute peu grave, à la quelle bien peu d’entre nous ont échappé et qui, périodiquement, éclatait dans les populations enfantines des chariots à la conquête de l’Ouest. Le chariot école se vidait, les mères avaient un peu plus de travail, mais ce n’était pas bien grave pour ces pionniers gui en avaient vu d’autres. En revanche, les indiens qui s’étaient trouvés en relation avec les émigrants pendant ces petites épidémies en pâtissaient gravement. La varicelle était inconnue sur le continent américain avant l’arrivée des Européens. Ce germe, peu’ dangereux pour des organismes habitués à le combattre, allait se révéler particulièrement virulent et dangereux pour des hommes dont l’organisme le rencontrait pour la première fois. Les épidémies se développaient de façon foudroyante, les adultes étaient atteints aussi bien que les enfants, et tes cas mortels étaient nombreux. Des villages entiers furent ainsi décimés. Les indiens firent rapidement la relation entre la présence des colons et la maladie, et cela provoqua de dramatiques incidents.