Comment les oiseaux pêcheurs se déplacent-ils sous l’eau ?
Sur les quelque 3000 espèces d’oiseaux recensées dans le monde, 160 environ se nourrissent en s’immergeant complètement. Il faut bien sûr une adaptation toute particulière pour que des animaux faits pour se déplacer dans les airs puissent aussi nager sous l’eau.
Le premier problème vient du poids: l’oiseau doit augmenter sa densité pour s’enfoncer dans l’eau. Seuls les manchots qui ne volent pas ont une densité proche de cellede la mer. Chez eux, les couches d’air emmagasinées par les plumes et qui servent d’isolant thermique, ont été remplacées par de la graisse, plus lourde. Les autres oiseaux doivent comprimer leur plumage, et expirer l’air contenu dans leurs sacs aériens pour pouvoir plonger. Ils peuvent d’ailleurs le faire progressivement : ainsi on voit les cormorans flotter largement au-dessus de l’eau ou au contraire ne laisser émerger que leur cou selon qu’ils ont ou non comprimé leur plumage : le principe est le même que celui des sous marins qui emmagasinent plus ou moins d’air dans leurs ballasts.
Pour atteindre des profondeurs importantes, d’autres oiseaux plongent à grande vitesse et continuent sur leur lancée, utilisant souvent leurs ailes pour ne pas ralentir trop vite sous l’eau. C’est le cas des Pélicans bruns (le seul pélican qui plonge), des phaétons ou des Fous de Bassan qui se laissent parfois tomber de 30 ou 35 m de haut dans la mer. Mais, une fois sous l’eau, ils ne peuvent aller pratiquement qu’en ligne droite. Beaucoup plus maniables sous l’eau sont les alcidés (pingouins, macareux, etc.) qui utilisent leurs ailes courtes comme des nageoires, ou les cormorans dont la grande queue raide fait office de gouvernail. Dans les rivières limpides, on peut de la même façon, voir les martins-pêcheurs poursuivre de petits poissons en battantdes ailes sous l’eau.
Mais les champions incontestés dans ce domaine sont bien sûr les manchots, dont les ailerons aux os extraordinairement aplatis ne portent pas de plumes.
Les performances des oiseaux plongeurs sont assez remarquablés. Il est fréquent par exemple que les plongeons qui nichent dans l’Atlantique Nord et qui hivernent sur nos côtes et nos lacs, restent immergés 90 à 100 secondes et descendent à une douzaine de mètres, de profondeur. Dans certains cas extrêmes, on a même vu des immersions àprès de 70 m qui duraient 3 minutes.
Il est vrai qu’un plongeon peut vivre 15 minutes sous l’eau sans respirer, mais il faut néanmoins une constitution solide pour résister à la pression à une telle profondeur.
Un autre cas amusant est celui du Cincle, un oiseau de la taille du merle, brun avec la gorge blanche, muni d’une petite queue dressée à laverticale. Pour trouver les larves aquatiques et les petits crustacés dont il se nourrit, il a finalement trouvé la solution la plus simple : il se déplace tout bonnement en marchant au fond des ruisseaux !
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Un dernier mot
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