Lorsque le vent rencontre un corps quelconque, il lui transmet une partie de son énergie. Ainsi les feuilles mortes, les poussières, s’élèvent-elles de terre, les cerfs-volants montent-ils dans le ciel, les ailes des moulins tournent-elles et les voiliers se déplacent- ils sur l’eau à plus ou moins grande allure. Par grande tempête, les toits s’envolent, les arbres sont arrachés, déracinés.
Oui a eu le premier l’idée d’installer une voile sur sa barque, son canot creusé dans un tronc d’arbre ? Probablement beaucoup d’hommes ici et là sur la terre, qui avaient compris que le vent pouvait ainsi soulager les pagayeurs et les rameurs. Aujourd’hui encore, certains indiens d’Amérique du Sud tiennent plusieurs immenses feuilles de palmier verticales de place en place sur leurs pirogues, pour les aider à avancer. Sans doute est-ce là la plus rudimentaire des voiles, mais elle est efficace. Autre part, ou plus tard, on dressa un mât, et l’on tendit une natte de roseau, une toile tissée en travers de l’embarcation.
Dans l’Antiquité, les navigateurs ne partaient au loin que lorsque le vent soufflait dans la direction où ils voulaient aller, leurs voiles suppléaient alors à la force des rameurs. Lorsqu’ils surent enfin en tailler selon la forme qui leur permettait de « remonter le vent », c’est-à-dire d’aller contre sa direction en louvoyant, la découverte de la terre s’ensuivit, car les bateaux purent aller partout, et en revenir.
Les rameurs – souvent des esclaves, des prisonniers de guerre, des bagnards -, qui faisaient avancer leurs lourds vaisseaux à force de rames, disparurent : l’énergie du vent remplaçait maintenant le « moteur humain ».
Au siècle dernier, de grands navires effilés, à trois, quatre ou même cinq mâts, aussi hauts que des cathédrales gothiques, comptaient des mètres carrés de voilure divisée en une vingtaine de voiles différentes, chacune jouant son rôle dans la façon de capter le vent.
La vitesse de ces bâtiments était telle que, lorsqu’on installa à bord les premières machines à vapeur pour améliorer les performances, bon nombre de capitaines les firent enlever avant d’entreprendre un second voyage : ils estimaient en effet que leur poids ralentissait la marche au lieu de soulager la voilure.
De nos jours, les moteurs divers ont remplacé l’énergie du vent (moteur à essence, à mazout, nucléaire même). Cependant, une immense quantité de bateaux de Pêche sont encore équipés de voiles dans le monde ; même les chalutiers modernes d’Europe conservent une « voile d’appui » pour suppléer au moteur en cas de panne.
La navigation de plaisance a remis la voile à l’honneur : qui ne connait les noms de Bernard Moitessier, qui a fait un tour et demi du monde sans escale, ou d’Éric Tabarly, qui a remporté quantité de courses au long cours, ou de Chichester, qui réussit une circumnavigation à soixante-sept ans ? Ces exploits ont été accomplis sur des voiliers de petite taille, mais admirablement conçus pour utiliser au mieux les vents divers.
Enfin, un nouveau sport est né : le « windsurf », version aquatique des ailes volantes ; l’aile est ici tendue à la verticale contre un mât ; le manœuvrier, qui se tient debout sur la planche de surf, agrippe l’armature de cette voile et agit sur elle en lui imprimant directement les mouvements qu’il juge nécessaires pour capter au maximum le souffle qui le pousse.
A la fin, nous espérons que cet article vous a aidé à mieux comprendre l’energie nature et ses secrets. Pour plus d’articles sur l’energie ou sur d’autres thèmes, veuillez consulter la page d’accueil.