Comment nager quand on est enfermé dans un «corset » ?
Les Poissons coffres ont une peau très dure, hérissée de petites ou grandes épines. De cette cuirasse, sans aucune articulation, sortent les yeux, les nageoires et un petit bout de queue. Ainsi équipés, ce sont de piètres nageurs. Pas question d’ondulations foudroyantes comme celles des Thons. Pour avancer, les Coffres agitent leurs nageoires latérales si la nageoire caudale qui a un rôle très important dans la nage des autres Poissons, leur sert uniquement de godille. Ils vont lentement, se laissant porter par les courants.
La cuirasse épineuse des Coffres les protège de leurs ennemis. Ils peuvent d’ailleurs gonfler leur ventre en avalant de l’eau ou de l’air,ce gui fait hérisser leurs épines et les rend peu engageants à avaler, même pour des goulus comme les Requins.
L’Homme, qui ne se laisse pas facilement impressionner, a appris à ses dépens que ces Poissons avaient encore d’autres moyens de dissuasion : ils sont terriblement venimeux. Certains membres de cette famille fabriquent un des poisons les plus foudroyants que puisse sécréter un être vivant : la tétraodontoxine (les Poissons coffres sont des Tétraodontes). Malgré cela, ils sont quand même pêchés. Les Polynésiens empoisonnaient leurs lances avec ce venin, et les Japonais, friands de mets rares, les accommodent en ôtant précautionneusement les parties empoisonnées : peau et viscères. Il en faut beaucoup pour décourager ce redoutable prédateur qu’est l’Homme.
Vivant en eau tropicale peu profonde, les Coffres sont souvent très colorés. Ils peuvent se permettre d’être voyants : mieux ils seront vus, mieux ils seront évités.
Ainsi, voilà des animaux que la Nature a suréquipés pour leur protection: armure, épines, poison. Vous ne voudriez pas qu’ils soient en plus bons nageurs? Comme leur nourriture est essentiellement constituées de coquillages, de coraux qu’ils broutent avec leurs dents soudées en quatre plaques robustes ils n’ont guère à se fatiguer pour courir après leurs proies.
Ils godillent, ils rament, bien à l’abri dans leur carapace.
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