Comment se forment les gros cristaux de granite?
Mettez une grosse poignée de sel à dissoudre dans de l’eau. Laissez s’évaporer lentement à l’air une partie de l’eau salée obtenue, tandis que le reste sera porté à ébullition jusqu’à ce qu’il ne reste plus de liquide. Dans Ie fond du récipient où l’eau se sera évaporée lentement, vous trouverez des cristaux de sel de bonne taille, alors que dans le fond de la casserole où vous aurez fait bouillir votre solution, vous n’aurez qu’une très fine poudre.
Cette expérience vous montre que plus l’évaporation est lente, plus les cristaux sont gros. Il en est de même pour le refroidissement. Plus celui-ci est lent, plus les cristaux sont gros.
Il faut que les cristaux aient le temps de se former.
Dans le cas du granite, les cristaux se sont lentement formés, bien à l’abri d’un refroidissement trop brutal. Ceci nous fait penser que le granite n’a pu se cristalliser que sous des centaines de mètres de roches qui lui faisaient une couverture protectrice.
Et ce n’est que par suite de l’action d’usure des vents, des pluies, des cours d’eau, de lamer, que la roche granitique a été mise à nue, patiemment exhumée par le lent travail de l’érosion au cours des millénaires.
Ce travail érosif, on peut le comparer à celui d’un immense rabot qui aplanit les bosses avec sa lame et comble les creux avec ses copeaux.
Ainsi grâce à l’érosion, nous découvrons cette roche mystérieuse, fondation de nos continents.
Mais elle n’est pas seulement la base de nos terres émergées et le squelette de nos montagnes, elle est aussi la mère de nombreuses roches sédimentaires. Attaqués par les intempéries, les éléments du granite sont séparés les uns des autres. Les grains de silice s’accumulent pour former des roches siliceuses comme le sable et le grès. Les cristaux qui contiennent de l’aluminium, le mica et le feldspath, émiettés, désagrégés et entraînés par les eaux, se déposent au fond des lacs et des mers en couches argileuses. Ainsi le granite, par Ies substances mêmes qu’il contient, contribue-t-il à la formation de la couverture de sédiments de l’écorce terrestre.
Expulsé avec le basalte du manteau du globe, il constitue avec celui-là le Sial, nom composé avec les premières lettres des éléments qui sont les plus abondants dans ces deux roches : le silicium et l’aluminium. Le Sial c’est, pour Ies géologues, la véritable écorce terrestre, durcie en surface, visqueuse en profondeur.
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