La basilique Sainte-Sophie

La basilique Sainte-Sophie

La basilique Sainte-Sophie

Les princes de l’Antiquité se voulaient tous de grands bâtisseurs. Pour Justinien 1er, Empereur d’Orient (482-565), ce souhait finit par devenir une passion dévorante.

Grand conquérant et législateur de talent attaché à la reconstitution intégrale de l’Empire romain, il y fit construire des villes nouvelles, des routes, des ponts… Le plus beau monument de son règne fut la basilique Sainte-Sophie, dédiée, non pas à la martyre, mais à la Sagesse Divine (sophia en grec), c’est-à-dire le christ. Édifiée à Constantinople, elle succédait à une église du même nom, incendiée en 532 au cours d’une émeute populaire.

En ordonnant sa reconstruction immédiate, l’Empereur voulut que le nouveau sanctuaire dépassât « tout ce qui avait été construit depuis Adam », selon ses propres mots.

Aussi fit-il venir de tout l’Orient les matériaux les plus précieux, les artistes les plus renommés. Dix mille ouvriers répartis en cent équipes surveillées par des contremaîtres entreprirent sa construction. Justinien en personne venait chaque jour sur le chantier conseiller les architectes. Une légende prétendait qu’il avait reçu d’un ange venu du ciel les plans de l’édifice et la somme nécessaire à sa construction…

Achevée en 537, cette église est le monument le plus imposant de l’art byzantin. Avec sa vaste coupole, large de 33 mètres et haute de 55, elle dépasse de très loin les autres sanctuaires de la Chrétienté.

Ébranlé par plusieurs tremblements de terre, le corps principal a été étayé au cours des siècles par de puissants contreforts qui alourdissent l’ensemble du monument.

Mais une fois à l’intérieur, tout change ! L’architecture n’est plus que légèreté… Par quelle magie ? Mais celle des mosaïques, d’une richesse éblouissante, des piliers de porphyre et des marbres qui passent du bleu nuit au vert sombre et au rouge profond. Comment cela peut-il se faire ? Par un étonnant jeu de lumière : ses faisceaux inclinés rayonnent sur la nef grâce à une couronne de fenêtres aménagées à la base de la grande coupole.

Avant d’être pillés en 1204 par les Croisés lors de la prise de Constantinople, une profusion d’objets précieux, sculptés en or et en argent, renforçait l’éclatante richesse de l’église. Sa splendeur était telle que de nombreuses légendes coururent plus tard sur sa construction : on raconta que la coupole avait été construite avec des briques si légères que douze d’entre elles ne pesaient pas plus qu’une brique ordinaire ! Qu’on avait coulé l’autel en fondant ensemble de l’or, de l’argent, des perles, des pierres précieuses, du verre, du cuivre, du plomb, du fer et de l’étain…

Cœur du monde byzantin pendant plus d’un millénaire, Sainte-Sophie sera transformée en mosquée en 1453 lorsque les Turcs s’empareront de la ville. Mais ils en conservèrent intacte l’architecture.

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