La céramique dans l’Amérique post colombienne

Les archéologues reconnaissent qu’il existe une liste de différentes méthodes sur lesquelles la poterie a été arrêtée en Amérique avant l’arrivée des envahisseurs européens. Certaines civilisations, comme la civilisation maya et, dans une certaine mesure, la civilisation inca, ont été plongées dans des crises dont les causes ne sont pas encore bien connues ou ont peut-être été historiquement obscurcies par l’oppression systématique des Espagnols et les Portugais contre tout ce qui n’est pas espagnol et portugais en Amérique, mais il est nécessaire de rappeler ce qui suit: sécheresse dévastatrice, changements de température, répression excessive par les classes dirigeantes, révolutions internes, guerres avec les tribus voisines, etc. Ce sont les raisons qui sont fréquemment mentionnées dans les livres d’histoire écrits par les Européens et qui sont les causes directes de l’extinction de ces civilisations eux qui ont résisté aux mêmes facteurs pendant de nombreux siècles et longues et qui sont soudainement devenues incapables de le surpasser.
L’apparition du tour de potier et des formes de la céramique populaire espagnole a provoqué dans ces pays un changement profond; mais, ce que l’on peut dire d’une façon générale c’est qu’après l’impact extraordinaire provoqué par la culture importée et imposée par les conquistadors, la céramique fut un des premiers arts plastiques, si ce n’est le premier, à retrouver sa place presque immédiatement. Les articles en céramique fabriqués en Amérique étaient marqués, dès le début, d’une façon propre et inimitable, caractérisée généralement par un dessin souvent reproduit, représentant une profusion de motifs floraux et figuratifs, au travers desquels les artisans donnaient libre cours à la fantaisie chromatique du dessin et des couleurs. Parmi les nombreuses productions remarquables de l’Amérique latine, il faut faire mention spéciale des céramiques mexicaines de Puebla, Oaxaca, Michoacan et Tlaquepaque (Jalisco); celles du Guatemala, de Colombie et celles de sa capitale, Bogota. La qualité et de bon goût des exemplaires fabriqués témoignent hautement du prestige des anciens céramistes américains.
Néanmoins, les céramistes américains n’utilisent pas tous aujourd’hui le tour de potier: quelques-uns parce qu’ils ignorent simplement son existence, et d’autres, parce qu’ils s’opposent délibérément aux formes étranges dues à son utilisation; en fait, une bonne partie de la céramique américaine est toujours modelée à la main, selon des habitudes ancestrales.
Quelques tribus, de culture plus primitive, continuent à utiliser la technique dite « en spirale » ou « à la corde ». Elle consiste à étirer une quantité d’argile en la frottant entre les mains jusqu’à ce que l’on obtienne la taille désirée; on l’enroule alors en spirale en collant chacune d’entre elles avec soin, au fur et à mesure de l’enroulement; par la suite on continue à ajouter de nouvelles quantités d’argile, également étirée, afin de donner à la céramique, sa forme définitive.
Une autre technique très ancienne consiste à revêtir d’une couche d’argile la partie intérieure d’un panier en paille ou en fibres végétales tressées, ayant la forme que l’on veut donner au récipient. Lors de la cuisson, le panier brûle et disparaît, mais laisse imprimées en creux, sur la partie extérieure du vase, les trames du panier tressé; ce qui sert d’élément de décoration.
Enfin, d’autres tribus travaillent la quantité d’argile suffisante à la fabrication d’une pièce donnée, creusant sa partie centrale qui s’élargit peu à peu, ce qui a pour effet de diminuer l’épaisseur des parois tout en leur donnant leur forme, et ce, par des malaxages répétés avec la paume des mains et des doigts. Le travail se termine alors, en enlevant ou en ajoutant parfois quelques quantités d’argile. Grâce à cette dernière technique on fabrique les céramiques les plus typiques et les plus belles de celles qui se font à la main. Parmi ces dernières, on peut mettre en évidence celles des indiens chipibo, cunibo et chama, tribus relativement cultivées de la vallée de l’Amazone. En plus des ustensiles d’usage courant, on en fabrique d’autres, de grande taille et à la composition splendide, aux décors géométriques noirs qui reproduisent les dessins des vêtements habituels; c’est dans ces vases que fermente le « chicha », boisson alcoolisée à base de maïs ou de manioc, qui sont les produits végétaux du pays.
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Un dernier mot
A la fin, nous espérons que cet article vous a aidé à mieux comprendre la céramique. Pour plus d’articles sur la céramique ou sur d’autres thèmes scientifiques, veuillez consulter la page d’accueil.