Le porcelaine européenne

Le porcelaine européenne

Le porcelaine européenne

L’art de la céramique disparaît virtuellement en Europe avec l’invasion des Barbares. Cependant, elle naquit en Espagne grâce aux céramiste maures dont un grand nombre était établi dans les régions de Tolède, Murcie, Valence et Aragon. Au XIVème siècle, la céramique Berbère espagnole de Teruel, Paterna et surtout celle de Manises et de Majorque, (dont l’ancien nom « Majorique » a donné celui de « mayôlica », que l’on attribuait dans l’Europe entière à ce type de céramique) atteignit une telle réputation qu’elle fut imitée dans le Sud de la France et dans te centre de l’Italie (Sienne, Florence). Ici, au début, les formes simples des tasses, assiettes, pichets, pots à pharmacie et carreaux de faïence, colorés en deux tons, évoluèrent vers d’autres formes plus compliquées, atteignant cinq tons et quelquefois plus, et vers d’autres style. Au XVème siècle, Faenza était le centre de ce type de céramique qui copie souvent les œuvres des grands maîtres contemporains de la Renaissance italienne. L’artiste Luca della Robbia fut davantage sollicité pour ses reliefs de style mayôlica que pour ses sculptures.

Au XVIème siècle, les maîtres italiens firent connaître cet art dans l’Europe entière. Les Français appelèrent cette céramique « faïence – Fayenza», nom sous lequel elle est connue dans le monde entier. Bernard Palissi, originaire de Saintes, inventa des bains de plomb de couleur et des dessins inspirés par la faune et la flore de sa ville natale.

Nevers, Rouen et Moutiers produisirent de belles céramiques de style mayôlica. Dans le Comté de Stafford (Angleterre) on fabriquait une terre cuite rouge ordinaire que l’on recouvrait, au pinceau, d’une couche d’argile blanche et crémeuse. Au XVIIème siècle également, on vit l’apparition à Delft, en Hollande, d’une céramique de terre cuite brillante, d’une finesse remarquable, bel article d’artisanat aux décors suggestifs, imitant les porcelaines de Chine, et parfois représentant des paysages et des marines hollandais.

Le fait est que, réellement, tous les efforts tendaient à imiter la porcelaine de Chine, particulièrement délicate, et qui allait envahir l’Europe en passant par le port d’Amsterdam. Il y eut là une lutte serrée; princes et monarques protégeaient leurs propres potiers, entourant leurs procédés du plus rigoureux secret, sous stricte vigilance.

Le véritable inventeur de la porcelaine dut être le chimiste et aventurier Johan Friedrich Bôttger qui, placé sous la protection d’Auguste II de Saxe, avait fondé les célèbre sateliers de Meissen dans la forteresse d’Albrechtsburg.

La céramique qu’on y fabriquait reçut le nom de « Chine de Dresde », car cette ville appartenait à la Cour de Saxe, et la qualité de sa porcelaine lui conféra un très grand prestige. Pendant la guerre de sept ans, Dresde fut occupée et mise à sac par les Prussiens de Frédéric le Grand et, depuis lors, elle joua un rôle secondaire, en concurrence avec Sèvres.

Grâce aux secrets de fabrication arrachés à MeisSen, parfois de façon romanesque, d’autres usines virent le jour dans d’autres cours. Vienne, Mayence, Fürstenberg, Berlin, Ninphenburg, Ludwigsburg et beaucoup d’autres, elles étaient toujours placées sous la protection de princes et de puissants seigneurs. Les artisans et leur travail étaient étroitement surveillés, et on les appelait « arkanisten » (détenteurs de secret).

L’usine fondée en 1738 par les frères Dubois au Château de Vincennes, sous le parrainage de Louis XV, fut déplacée en 17 56 dans une propriété que possédait à Sèvres la marquise de Pompadour, propriété qui avait appartenu à Lully, le musicien. Autant la célèbre marquise, qui fit construire son jardin d’hiver avec des fleurs de porcelaine d’une extrême délicatesse, que Madame du Barry et Marie Antoinette, eurent, par leurs caprices, une influence sur les styles de Sèvres et contribuèrent au succès des porcelaines.

Le plus illustre des céramistes anglais est Josiah Weegwood, dont les ateliers, fondés en 1756 en Stokeon-Trent (Comté de Stafford), continuent aujourd’hui à produire une céramique d’excellente qualité. Weegwood améliora la fabrication des objets en terre non vernissée, et obtint une terre cuite couleur crème. Mais sa réputation est surtout due à ses créations en « basalte noir » et en jaspe, aux peintures marquetées d’argiles de couleurs différentes(encaustique) et de motifs en relief du style des vases grecs peints.

Au cours de la Révolution française, de nombreuses pièces de Sèvres créées en exclusivité pour leurs Altesses Royales, furent détruites et les artisans qui les avaient faites furent dispersés. Mais avec l’avènement de Napoléon, la porcelaine de Sèvres revint à la mode, imposant ses ensembles de vaisselle de table, ses jarres monumentales et ses dessins gracieux.

Il y eut d’autres usines françaises de céramique fameuses, telles que celles de Chantilly, Mennecy et Limoges. Celles de cette dernière ville furent, d’une certaine manière, absorbées par celle de Sèvres.

A Copenhague, le roi Christian VIII fonda, en 1779, la Fabrique Royale de Porcelaine. Son importante production est aujourd’hui toujours très estimée pour sa qualité, ses formes aux lignes pures et sa couleur harmonieuse. Bing et Gondhal (ce dernier exécutant fut un transfuge de la Fabrique Royale) se mirent en concurrence avec elle en fabriquant des sculptures en céramique inspirées de Paul Gauguin et d’autres artistes fameux.

Les tsars russes parrainèrent de la même manière la Fabrique impériale de Porcelaine de st-pétersbourg. En Espagne, le Comte d’Aranda fonda, en 1727, l’usine d’Alcora (castellôn) avec des spécialistes français, hollandais et italiens. La production de terre cuite se poursuivit jusqu’en 1751, date à laquelle on fabriqua la première porcelaine d’Espagne, décorée sur émail de bleus, jaunes et verts sélectionnés et variés.

Lors de l’avènement de Charles III au trôned, Espagne, fut créée la Fabrique de Porcelaine du « Real sitio del Buen Retiro » réunissant un grand nombre d’ouvriers et d’artisans que le monarque avait fait venir de la Fabrique qu’il avait lui-même fondée quelques années auparavant à Capodimonti (Italie). Après diverses alternatives, l’invasion napoléonienne de 1808 mit l’usine définitivement hors service.

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Un dernier mot

A la fin, nous espérons que cet article vous a aidé à mieux comprendre la céramique. Pour plus d’articles sur la céramique ou sur d’autres thèmes scientifiques, veuillez consulter la page d’accueil.