Les rapaces sont-ils nuisibles?

Les rapaces sont-ils nuisibles?

Les rapaces sont-ils nuisibles?

Pendant longtemps, il a été de tradition en France de détruire par tous les moyens les oiseaux de proie, tant diurnes que nocturnes. Ces derniers étaient souvent accusés de porter malheur (dans certaines régions de France, on les clouait sur les portes des granges, pour conjurer le sort) tandis que les premiers, après avoir été vénérés par les nobles fauconniers, furent accusés de faire les pires ravages parmi le gibier et la volaille domestique, quand on ne les rendait pas responsables des enlèvements de moutons ou d’enfants !

Des études faites au cours des dernières décennies ont permis de montrer au contraire que les rapaces étaient fort utiles, et qu’il fallait tout mettre en æuvre pour préserver ceux qui avaient survécu à cette rage de destruction.

Ainsi, on sait aujourd’hui que la Chouette hulotte (celle qu’on appelle aussi chat-huant, et dont le hululement est bien connu) a un régime composé pour 66 % de petits rongeurs (dont 7 sur 10 sont des campagnols, ennemis redoutés des agriculteurs). En Vendée, région particulièrement infestée de rongeurs, ceux-ci peuvent constituer jusqu’à 90 % du régime du Chat-huant.

Pour le Faucon crécerelle (le petit rapace qui fait le «Saint Esprit » au-dessus de nos champs), ces mêmes «micromammifères » constituent 72 % du régime, les insectes le complétant à raison de 18 %. Même chez la buse, on trouve 57 % de rongeurs, 25 % d’insectes, 8 % de serpents, alors que les petits oiseaux, la volaille et le gibier ne représentent en tout que 6 % des proies : le rôle bénéfique de ces oiseaux est donc évident.

La cause d’espèces telles que l’Autour et l’Épervier semble au premier abord plus difficile à plaider. En effet, dans le régime du premier, on trouve 40 % de pigeons, 10% de gibier, etc., tandis que chez le second, les petits oiseaux représentent 78 % des proies.

Mais une étude plus approfondie montre que cette prédation est utile aux oiseaux sur lesquels elle s’exerce. En effet, si une buse qui chasse à l’affût capture des campagnols par surprise, qu’ils soient bien portants ou non, les autours et les éperviers capturent leurs proies après des poursuites au vol qui sont souvent infructueuses. Autrement dit,un oiseau en parfaite santé et en possession de tous ses moyens physiques a toutes les chances d’échapper à l’autour ou à l’épervier, alors que celui qui est malade ou handicapé se fera rattraper à coup sûr.

Cela peut paraître très cruel, mais il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas de service vétérinaire dans la nature; ce procédé est le seul qui permette d’enrayer la propagation des maladies et l’apparition de dégénérescences chez les espèces qui servent de proies à ce genre de rapaces.

Il est donc à souhaiter que les mesures de protection des rapaces qui ont maintenant été décrétées un peu partout dans le monde soient scrupuleusement respectées.

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