Au fur et à mesure que le pétrolier vide sa cargaison, il monte sur l’eau et perd de sa stabilité. Pour la lui rendre – il faut bien qu’il retourne sans danger à la « source » du pétrole -, on remplit ses réservoirs avec de l’eau de mer qui se charge de résidus noirâtres non diluables. C’est cette eau lâchée sans contrôle qui provoque les « marées noires ».
Ces vidanges ont beau être réglementées, à bord certains capitaines, et à terre certains responsables, passent malheureusement outre aux accords internationaux, ce qui a pour effet de polluer dangereusement mers et océans.
Plus exceptionnelles, mais beaucoup plus graves, sont les marées noires qui surviennent lorsqu’un accident quelconque – tempête ou fausse manœuvre, explosion, échouage crève ou démantibule un pétrolier libérant sa cargaison. La marée noire est évidemment d’autant plus grave pour l’environnement que le chargement sera plus important.
Le 18 mars 1967 eut lieu la première grande catastrophe du genre, celle du Torrey-Canyon, d’où s’échappèrent dans la Manche 80 000 tonnes de pétrole, marée qui vint littéralement s’abattre en France sur les côtes bretonnes. Beaucoup d’autres accidents du même genre sont arrivés depuis lors.
Fin janvier 1976, l’Olympic- Bravery, pétrolier géant de 300 000 tonnes, flambant neuf, quitte le port de Brest pour son premier voyage. Treize heures plus tard, il s’échoue à l’île d’Ouessant : fausse manœuvre, panne de gouvernail, on ne saura jamais la vérité. Il reste ainsi immobilisé sans grand secours, et le 13 mars c’est la tempête, le bâtiment se fracasse en deux parties sur les rochers, tandis que des tonnes de « brut » s’échappent des soutes et se répandent sur la mer.
Alertés, les hélicoptères de surveillance, suivent l’évolution de cette masse noirâtre ; hélas ! les courants sont tels que très rapidement elle atteint les côtes. C’est le désastre, les rochers sont recouverts de mazout gluant, les plages disparaissent, les oiseaux tournent désespérément dans le ciel, se débattent dans les flots huileux et meurent asphyxiés. On fait immédiatement appel à l’armée.
Les soldats luttent pendant des semaines contre cette marée noire : épuisés, ils nettoient les lieux, rocher par rocher, plage par plage. On utilise massivement les produits chimiques pour détruire la masse hurleuse. Résultat : flore et faune sont empoisonnées pour plusieurs années.
Il peut arriver pis encore : des pétroliers de plus de 500 000 tonnes se construisent en divers chantiers de l’Atlantique. On parle même d’un million de tonnes pour les années qui viennent.
A la fin, nous espérons que cet article vous a aidé à mieux comprendre l’energie nature et ses secrets. Pour plus d’articles sur l’energie ou sur d’autres thèmes, veuillez consulter la page d’accueil.