Pourquoi les perroquets parlent-ils?
Il arrive fréquemment que des personnes venant acheter un perroquet – lorsqu’elles ont la chance que celui-ci parle effectivement viennent se plaindre que leur oiseau ne manifeste ses talents qu’en leur absence. En fait, elles devraient plutôt s’en réjouir, car cela prouve qu’elles ont été «adoptées » par leur compagnon.
En effet, alors que nous avons vu que le chant des oiseaux avait pour but premier la défense du territoire, les imitations correspondent à un mécanisme très différent et il semble que dans bien des cas, les individus de certaines espèces imitent la voix de leur partenaire social pour l’appeler. C’est certainement le cas du perroquet captif, qui, en l’absence de conjoint, transfère son affection sur son maître, et l’appelle lorsqu’il n’est pas là, en répétant les sons qu’il entend prononcer le plus souvent. Le phénomène peut d’ailleurs être observé chez bien d’autres espèces, comme les merles ou même les bouvreuils, qui ont un chant de défense du territoire très stéréotypé, mais qui, en plus, sont capables d’imiter la voix ou les sifflements humains our manifester leur affection vis-à-vis de leur maître.
Une fois ce premier stade acquis, l’oiseau « parleur » continue à marquer son contentement en prononçant les mêmes phrases, cette fois-ci en présence du propriétaire. Il est beaucoup plus dificile de faire « répondre » l’oiseau à une question donnée. Il ne s’agit pas d’ailleurs d’une vraie réponse, mais d’un réflexe qui consiste à prononcer certains sons lorsque l’éleveur vient d’en prononcer d’autres. Un parallèle à ce jeu encore être observé dans la nature où chez certaines espèces, notamment des Fauvettes aquatiques exotiques, les deux partenaires d’un même couple se répondent en prononçant l’un après l’autre deux parties différentes d’une phrase musicale stéréotypée.
Mais le problème le plus intéressant est de savoir si les oiseaux parleurs sont capables d’utiliser leurs dons pour faire part de leurs besoins ou communiquer des observations précises.
On rapporte plusieurs cas de perroquets qui disaient «au revoir » ou quelque chose d’analogue lorsqu’arrivait une personne qui leur déplaisait, interprétant sans doute comme un ordre la phrase de politesse prononcée par leur maître lorsqu’un hôte le quittait.
Mais à part un ou deux cas sur l’authenticité desquels planent les plus grands doutes – on n’a jamais entendu un perroquet – ou un quelconque oiseau parleur – dire «j’ai soif » ou « j’ai faim » lorsqu’il se trouvait dans les circonstances correspondantes!
C’est à un réflexe du même ordre qu’on peut attribuer cette réflexion d’un perroquet qui, voyant un jour son maître apparaître sur l’écran d’une télévision (ou, plus probablement parce qu’en même temps il entendait sa voix) s’est écrié « Hourra, Papa », phrase qu’il avait certainement entendu les enfants de la maison prononcer à l’arrivée de leur père.
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Un dernier mot
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