Qui habitait Pétra ?
En 1812, un Suisse converti à l’Islam se proposait d’accomplir le traditionnel pèlerinage à La Mecque. Sur la route de la Cité Sainte, il entendit parler de ruines étranges non loin d’un village arabe du nom d’El Dij, aujourd’hui en Jordanie. Intrigué, il voulut vérifier les dires de ses guides. Accompagné de ceux-ci, il découvrit à la sortie d’un étroit défilé les vestiges d’une étrange cité perdue au fond d’un cirque de montagnes arides et déchiquetées.
C’est ainsi que fut découverte Pétra, capitale du royaume nabatéen, siège antique d’une brillante et éphémère civilisation complètement oubliée des hommes durant un demi-millénaire. Située à mi-chemin entre la mer Morte et la mer Rouge, Pétra n’était à l’origine qu’une simple halte caravanière aux mains de tribus semi-nomades d’origine araméenne.
Profitant des guerres qui mettaient aux prises les successeurs d’Alexandre le Grand, ces tribus réussirent à constituer un petit royaume indépendant qui contrôla rapidement les principales voies empruntées par les caravanes qui traversaient le désert. Ville d’étape, bien protégée de toute invasion par les massifs montagneux environnants, Pétra devint dès l’époque hellénistique une plaque tournante pour le commerce des épices en provenance d’Extrême-Orient.
Forte de sa richesse, la cité réussit à échapper à ta domination de Rome jusqu’en 106 : elle fut alors annexée par Trajan à la province d’Arabie. Parmi les nombreux vestiges laissés par les Nabatéens figurent des tombeaux taillés dans les falaises de grès rouge à l’entrée de la ville. Le plus beau est le Khazné Faroum, le Trésor du Pharaon, dont la façade traduit bien l’influence gréco-romaine. Une légende bédouine raconte à ce sujet que, lorsque Moise s’enfuit d’Égypte, le pharaon irrité se lança à sa poursuite ; en chemin il s’arrêta et fit surgir par magie le Trésor pour y entreposer son or.
La conquête romaine dota Pétra d’un forum, de rues pavées, de thermes et d’un théâtre pouvant contenir 3 000 personnes. Elle reçut la visite de l’Empereur Hadrien en 129 avant de disparaître de la mémoire des hommes, au lendemain de la conquête arabe au VIIIe siècle.
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