S’entraider entre les êtres vivants
La gueule largement ouverte, les Crocodiles, ventres dans le sable du rivage, dorment sous le soleil écrasant. Pendant cette sieste, les Pluvians d’Égypte nettoient consciencieusement les formidables mâchoires. ils glissent leur bec entre les dents acérées et retirent les débris de viande ou de poisson qui y sont restés. il n’y a rien de plus désagréable que d’avoir quelque chose de coincé entre les dents. Avec l’aide de ces dentistes emplumés, les Crocodiles ont résolu le problème. Un accord existe depuis des millénaires entre ces oiseaux et les sauriens. Du côté des Crocodiles, voici le protocole d’accord :
Pour prix de son service, le « praticien » a la vie sauve.
Du côté oiseaux, le danger d’un tel nettoyage est compensé par la perspective de se délecter des restes alimentaires dénichés. Étant donné t’odeur nauséabonde qui se dégage en général de la gueule d’un saurien, il faut croire que les Pluvians aiment les mets faisandés ! Et puis, il y a toujours le risque de voir se refermer cette mâchoire géante. Il paraît que cela n’arrive pas très souvent.
Où chacun peut y mettre du sien :
Beaucoup moins dangereux pour leurs aides intéressés sont les Buffles, les Rhinocéros, et autres herbivores qui acceptent stoïquement le douloureux travail des oiseaux Pique-Bœufs. Tourmentés par les tiques qui se gorgent de leur sang, ces mammifères sollicitent souvent les oiseaux. Ces derniers trouvent dans leur travail leur récompense car ils se nourrissent des insectes, du sang qu’ils contiennent et des débris de peau infectée qu’ils arrachent.
Le nettoyage d’une plaie n’est pas une opération agréable, surtout quand le chirurgien opère largement. Mais les animaux vivent en très bonne intelligence. Leur association va beaucoup plus loin qu’un simple échange service-nourriture. Les oiseaux avertissent les herbivores des dangers, leur vue est meilleure, et la reconnaissance aérienne est un excellent moyen d’investigation !
En retour, les quadrupèdes fournissent perchoir, chaleur, et abandonnent volontiers quelques poils pour la confection des nids.
Cette large- entraide n’est cependant pas nécessaire à la vie de chacun des partenaires, tout au moins pour les ruminants. Mais dans certains cas, l’association de deux êtres vivants est vitale.
Beaucoup de bactéries sont des aides efficaces :
Les Termites mangent du bois et c’est une matière très indigeste, même pour ces insectes. En fait, ils ne pourraient survivre s’ils n’abritaient dans leurs corps des bactéries qui les aident dans cette digestion difficile grâce à leurs ferments digestifs.
Sans bactéries, le Termite meurt de faim, sans Termite, la bactérie ne peut se reproduire et vivre normalement.
Cette association étroite est une symbiose.
Entre le Pluvian et le Crocodile, il y a un accord de non-agression à bénéfices partagés.
Entre le Pique-Bœuf et le Buffle, une association pour une vie meilleure assortie d’une certaine amitié.
Entre le Termite et la Bactérie, une association commandée par une nécessité biologique absolue.
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